Les 10,11 et 12 novembre avait lieux à Rennes trois représentations de la pièce de théâtre « Sur le concept du visage du fils de dieu » de Roméo Castellucci dans le cadre du festival « Mettre en scène », pièce jugée blasphématoire par les chrétiens intégristes.
Déjà à Paris la pièce avait été perturbée et une manifestation avait eu lieux à l’appel des Chrétiens fondamentalistes, des nationalistes, identitaires et royalistes quelques semaines
auparavant.
Le jeudi 10 novembre les membres de l’institut fondamentaliste chrétiens Civitas appel à une manifestation contre ce qu’ils appellent un blasphème intolérable.
Une erreur de perspective selon l’archevêque.
Mgr Pierre d'Ornellas archevêque de Rennes estime que la réaction de Civitas est une« erreur de perspective » et les considère clairement comme des fondamentalistes alors que selon
lui l’église est pour le respect et le dialogue.
Son représentant le père Nicolas Guillou assistera à la représentation.
Voir l’interview sur France 3 : Interview de Mgrd Ornellas archevque de Rennes
Le directeur du TNB s’assure un dispositif de sécurité à toute épreuve.
Le directeur du théâtre, rappelant les incidents survenus à Paris prévient que « en cas d’incident, le TNB portera plainte systématiquement » et que « Toute atteinte à la liberté d’expression
est passible d’un an d’emprisonnement et de 15000€ d’amende »
Un véritable blocus du quartier est mis en place autour du théâtre,des barrages anti-émeute et 120 policiers dont 80 CRS seront déployés.
Pour accéder au théâtre les spectateurs devrons le contourné par la rue arrière.
Chacun aura donné son identité lors de sa réservation et devra passer le filtre; vestiaire et fouille obligatoire.
Dans la salle un service de sécurité est également présent.
Les chrétiens fondamentalistes de l’institut Civitas se rassemblent
pour «réparer publiquement la profanation » jeudi lors de la première.
S’estimant blessés par les « incessants outrages portés aux chrétiens
» un millier de personnes se retrouvent place de Bretagne (8 bus venus de
Vendée et un de Nantes) après l’appel radical d’Alain Escata secrétaire général de Civitas.
Le cortège très familial (présence de très jeunes enfants, de jeunes et
de nombreuses personnes fort âgées) cheminera tout le long du boulevard de la liberté en chantant à la bougie derrière une grande croix.
Les banderoles portent les messages « On ne se moque pas du nom de dieu
», « La France est chrétienne et doit le rester » ou « halte à la christianophobie », de nombreux drapeaux bleu blanc rouge ornés du symbole du cœur du Christ font face au vent de « l’affront
».
On notera également des slogans peu audibles faisant référence à
Clovis.
Arrivés au niveau des barrages anti-émeute dresser par la police à
proximité du théâtre ils arrêteront la procession et entamerons une longue prière agenouillé et lourdement sonorisé, invitant les CRS à
la bénédiction.
Ce jour aucun Civitas n’aura accès au théâtre et aucun trouble identitaire ne sera constaté dans la salle. Le lendemain deux personnes ont entamés un avé Maria lors de la représentation
et seront aussitôt évacués et conduit au commissariat
alors qu’une trentaine d’autres priaient à l’extérieur face au théâtre.
Il faut croire que Civitas se fait spécialiste de la censure à la culture théâtrale puis ce que après cette pièce ils
s’attaquent de la même manière à « Golgota pique-nique » de Rodrigo Garcia.
En savoir plus sur Civitas :
http://www.civitas-institut.com
et
http://www.civitas-institut.com/content/view/715/1/
150 contre manifestants parés à la riposte.
Réunis pour la plupart à l’opposé du dispositif de sécurité, d’autres s’infiltrerons ou guetterons leur opposants
afin d’en prévenir les mouvements.
Lorsque les Civitas aurons arrêtés leur marche bloqués par les barrages nous contournerons le dispositif et nous
retrouverons face à la queue de leur cortège.
Aussitôt un cordon de CRS préviendra toutes confrontations physiques.
C’est alors que la prière commencera, quelques provocations verbales fuseront.
Vendredi une quinzaine de personnes reviendront pour marquer leur présence face aux trente
prieurs.
Les journalistes parleront de militants d’extrême gauche encagoulés et vêtus de noir.
Des discours « bien-pensants » distillés aux spectateurs sortant.
A leur sortie du théâtre quelques spectateurs viendront à la rencontre des manifestants. Les Civitas d’apparence
ouvert au dialogue leurs servent un discourt bien pensant « liberté d’expression oui mais une œuvre n’est pas anodine, elle a une portée culturelle … ».
J’irais moi-même interrompre cordialement leur laïus et les conduirait sur un sujet glissant qu’ils ne voulaient pas aborder
face aux spectateurs : « la présence nationaliste dans tout ça », un poil exalté par la ferveur de leur rassemblement ils reconnaitront bien être nationalistes et de plus identitaires et
fier de l’être.Sachant plus précisément à qui ils avaient à faire les spectateurs s’éclipseront.
Un autre spectateur déclarera aux journalistes: Je trouve hallucinant de devoir passer un dispositif
grillagé pour aller voir un spectacle ! Mais s’il faut en passer par ça …
On a tout le même le droit de se poser des questions sur la religion d’aujourd’hui, non ? ».
En savoir plus :
http://www.ouest-france.fr/ofdernmin_-Theatre-sous-haute-tension-a-Rennes-un-cortege-de-800-integristes-%5BDirect%5D_6346-2009914-fils-tous_filDMA.Htm
Merci à notre camarade pour cet article ...